Textes
L’été
Elle passe de pièce en pièce,
Attrapant l’air des fenêtres,
Tel un pêcheur maladroit,
Qui n’arrive pas à ajuster
Ses voiles.
Elle guette les courants d’air,
Dresse les pièges.
Mais les courants d’air lui disent :
Tes mouvements sont trop tendres,
Ton sang est trop chaud,
Avec ton caractère
Qu’est-ce que tu pourrais attraper
Dans la vie !
Tu lèves trop haut
Tes mains,
Pour attraper le néant.
Tout ce qui a échappé de nos mains
N’est rien d’autre que le vide.
Et tout ce que nous
Manquons –
N’est que le vent qui se promène
Au-dessus de la ville.
Le soleil dans le ciel du matin,
Ressemble à une orange
Dans un cartable d’écolier –
L’unique chose qui pèse vraiment,
L’unique chose à laquelle on pense
Lorsqu’on se sent
Particulièrement seul.
© Serhiy Jadan | Traduit par Iryna Dmytrychyn