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Textes

Aucun printemps ne pourra contenir tant d’eau.

Ce serait bien de se souvenir de tous les noms.

Ce serait bien de partir à temps et ne pas le regretter en marchant.

Ce serait bien de savoir.

Je ne sais pas.

Apprends-moi.


Mais pour l’instant les nuits sont comme des allumettes mouillées.

Ta main est brûlante au toucher.

Brûlent les feuilles et les lumières de la nuit.

Explique-moi comment tu respires ici.


Ce serait bien de se réjouir des choses comme elles viennent.

Ce serait bien de sentir sa vie, savoir qu’elle t’appartient.

La ressentir en se réveillant le matin et en s’endormant chez soi.

Ce serait bien de ne pas penser à toi.

Je ne sais pas.

Apprends-moi.


Mais cet air de mai est coupant comme du verre.

Je sais que tu souffres de ce que tu as laissé derrière.

Je sais que tu as peur de ton coeur.

Je sais ce que tu veux encore.


Tant de pluie qui tombe sans discontinuer.

Je sais tout ce que doit savoir celui qui sait.

Les arbres au-dessus de la tête. L’obscurité à l’épaule.

Ja sais tout.

Je suis prêt à aller plus loin.

Apprends-moi.

© Serhiy Jadan | Traduit par Iryna Dmytrychyn

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